Exposition Kristin Degeorge

Née au Texas, Kristin Degeorge aborde les rives de la Méditerranée qui lui sont familières, puisqu’elle tient sa fougue d’origines siciliennes. Artiste pluridisciplinaire, le primat de la gravure s’impose rapidement à cette femme en éveil, sensible aux sons, aux vibrations des choses et des êtres, à leurs empreintes. Sa recherche perpétuelle du sens, des mystères de l’homme, l’a fait s’attacher, dans cette exposition, à l’oeuvre des Misérables, et en guerrière, comme les personnages de Victor Hugo, elle monte sur les barricades. Son choix, la gravure, est combat, car graver c’est déjà se battre. Graver, c’est dépasser la crainte de la morsure de l’acide. Graver, c’est franchir le pas irréversible de l’incision. Ce qui était lisse ne le sera jamais plus. Le geste du graveur est grave puisque de sa main naît la forme. Elle décide de ne pas détourner son regard de la part d’ombre de l’univers dans lequel elle plonge jusqu’au magma primal, s’engouffre dans les fêlures, résiste aux tourbillons des atomes, accepte le rapt du trait final, unique, diaphane doigt de soie qui fuse et file comme l’éclair vers un ciel d’ailleurs. Mais pour gagner la lumière, Kristin va d’abord prendre le noir, tout le noir, au risque de s’y perdre. Elle se bat, écartelée et éblouie, longtemps, toujours, encore et encore, avec le courage de l’espoir. L’espoir de toucher les cœurs, de joindre les mains, de trouver la réponse et le chemin vers la clarté. Elle a le courage de se tenir debout devant son alliée, sa presse, pour affronter le combat quotidien entre ses propositions et ce que la part de hasard lui dicte. Paradoxal Samouraï, Kristin affronte la violence pour la transformer en caresses. Elle combat pour Être, elle combat pour que nous Soyons.